11/02/24

« Quand Paris engloutissait quotidiennement "des hectolitres de vin" »

Recension des Brasseries parisiennes de l'avant-siècle (1870-1914) de Gilles Picq par Sébastien Lapaque dans La Revue du Vin de France

La rubrique « C’est comme ça et pas autrement », de Sébastien Lapaque, écrivain, chroniqueur littéraire. À l’Ange Gabriel, dans le quartier des Halles, le vin chaud était servi en saladier ».

Dans le Paris de la Belle Époque, qui comptait déjà 2,5 millions d’habitants, il y avait mille cafés, autant de restaurants et trois mille marchands de vins, les uns hautement réputés, comme Bâty ou Prunier, les autres relevant de la qualification de mastroquets. Autant dire que le gosier de Paris engloutissait quotidiennement quelques hectolitres de vin.

À la Samaritaine, les déjeuners de garçons étaient arrosés de vin blanc

À l’Ange Gabriel, dans le quartier des Halles, le vin chaud était servi en saladier. Dans le même quartier, le Caveau des Innocents ouvrait sa porte surveillée par un hercule armé d’un gourdin de 23 heures à 11 heures. Le vin y était réputé être moins cher qu’ailleurs. Chez Manoury, voisin d’un petit café transformé en 1870 en commerce de vins et liqueurs sous l’enseigne. À la Samaritaine, les déjeuners de garçons étaient arrosés de vin blanc. Dans son Dictionnaire des idées reçues, Gustave Flaubert recommande de les accompagner d’huîtres et de gaudrioles. Quand il ne s’enfermait pas dans son gueuloir du Croisset, le romancier normand avait ses habitudes au Grand Véfour, un simple café où l’on vit l’Autrichien Stefan Zweig dans le courant de l’année 1912. La tripe de l’auteur de L’Éducation sentimentale était également gâtée chez Tabouret près de l’Odéon, chez Brébant boulevard Poissonnière et chez Riche boulevard des Italiens, où l’écrivain aimait qu’on l’autorise, pour manger, à ôter son habit et ses bottines.

On en saura plus sur les plaisirs gourmands de quelques grandes figures parisiennes du monde des arts, des lettres, des sciences et de l’industrie au début de la IIIe République en lisant Les Brasseries parisiennes de l’avant-siècle & autres lieux d’agapes et de libations (1870-1914) que publie Gilles Picq aux éditions L’Échappée (...).

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