Dans le Paris trépignant des années 1950, Paul Guimard imagine une histoire de coeur impossible. Ou comment piéger la réalité. Réédition de Rue du Havre.

Il se nomme Julien Legris, pas Lenoir ou Leblanc, non, il est tout entier de ce gris passe-partout, couleur passe-muraille. Il est arrivé au "désert glacé de la soixantaine" sans fredaine, sans le moindre petit drame, un peu comme le monsieur William de Jean-Roger Caussimon. Julien Legris a fait la Grande Guerre "sans autre action d'éclat que celle de survivre." Pas une égratignure. Signe de courage, de lâcheté ou... de grissale ? La Marne, le Chemin des Dames, Verdun... des noms qui se feront doubler par une frénésie de bonheur, d'insouciance, ces marques de fabrique de la société de consommation en ordre de marche. Julien Legris n'a pas gagné de médaille mais une carte d'ancien combattant qu lui donne de vendre des billets de loterie (...).

Avec [Paul Guimard] les choses de la vie ont le charme suranné des belles mélodies (...).

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