« Paris Opium »
Recension de Paris Opium d'Éric Walbecq par Frédéric Pagès dans Le Canard enchaîné.
Schizophrène, l'État français ! Pendant qu'il interdisait la consommation de l'opium, il s'en réservait le monopole pour le conditionnement et la distribution, confiés à sa manufacture de Saigon. Avec la conquête de l'Indochine, la consommation devint massive, notamment chez les soldats français, rongés par l'ennui durant l'interminable saison des pluies.
À leur retour, à Toulon ou à Brest, des fumeries les attendaient. Elles gagnèrent vite la capitale, malgré la loi de prohibition de 1916. Dès lors, l'"opiumane" (sic) doit se cacher pour "faire rôtir sa boulette". La "fée brune" fait des ravages dans les fumeries chics du quartier de l'Étoile, jusqu'aux bouges sordides.
La plus grande partie de ce bel ouvrage orné de dessins, de gravures et de photos reproduit "L'Opium à Paris" publié en 1907 par Delphi Fabrice (1877-1937). Dans son enquête, ce journaliste et homme de lettres raconte ses pérégrinations dans les cafés ou s'organisaient, rideaux baissés, des fêtes enfumées. Dans les années 20, la fête est finie. Enfin, presque : la mondaine cocaïne entre en scène (...).
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