« Hannah Arendt et les parias à Paris »
Recension de Parias de Marina Touilliez par Yves Tenret dans Bon pour la tête.
Au Danemark, lors d’une remise de prix, Hannah Arendt (1906-1975) déclara que, née et élevée en Allemagne, elle avait vécu ensuite huit années heureuses en France; pour éclairer cette surprenante déclaration les 500 pages du livre de Marina Touilliez ne sont pas de trop. «Parias» est un livre sur l’amitié et sur l’amour. On y rencontre Günther Stern (Günther Anders), Heinrich Blücher, Walter Benjamin, Dora Benjamin, Fränkel et Rudolph Neumann, Chanan et Lotte Klenbort, Eric et Herta Cohn-Bendit, Lisa Fittko, Fritz Lieb, Arthur Koestler, Daphné Hardy et deux, trois encore.
Hannah Arendt a perdu son père à l’âge de six ans et c’est sa mère, admiratrice fervente de Rosa Luxembourg, qui l’a élevée. Dans les années 1920, le dégoût de la politique imprègne la génération perdue et en 1924, à son arrivée à Marbourg, elle ne s’intéresse ni à l’univers juif, ni à la classe ouvrière. Elle y aime Heidegger puis se sauve à Heidelberg où, en 1928, elle soutient sa thèse sur le (...).
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