13/03/25

« Arendt en de sombres temps »

Recension de Parias de Marina Touilliez par Anne Schwarz dans La Vie des idées.

Alors que l’année 2025 marque les 50 ans de la mort d’Hannah Arendt, ce nouvel ouvrage qui lui est consacré offre une perspective inédite sur une période méconnue et pourtant fondamentale dans la vie et l’œuvre de la philosophe.

Les années que passe Hannah Arendt en France entre 1933, date de son exil suite à l’arrivée au pouvoir du parti national-socialiste en Allemagne, et 1941, lorsqu’elle obtient son visa pour les États-Unis, constituent assurément de « sombres temps » selon la formule de Bertolt Brecht.

L’histoire connaît maintes époques où le domaine public s’obscurcit, où le monde devient si incertain que les gens cessent de demander autre chose à la politique que de les décharger du soin de leurs intérêts vitaux et de leur liberté privée.
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En de pareilles périodes cependant, peut surgir selon Arendt une forme particulière d’humanité, une fraternité qui est propre aux peuples et personnes persécutés, « une chaleur dans les relations humaines » qui rend ces « sombres temps » supportables.

Ces réflexions issues d’une conférence que la philosophe donna en 1959 à Hambourg à l’occasion de la remise du prix Lessing, illustrent quelques-uns des thèmes centraux de Parias. Hannah Arendt et la « tribu » en France (1933-1941) de Marina Touilliez.

S’il n’y est pas à proprement parler question de théorie politique, l’ouvrage éclaire la manière dont la vie d’Arendt durant ses quelques années en France a fortement marqué sa pensée ultérieure. Face aux épreuves de l’exil, l’amitié tient lieu de socle pour Hannah Arendt : telle est la thèse défendue par l’autrice.D’où la très large place faite dans cet ouvrage aux membres de la « tribu », son cercle amical à Paris. Ces autres réfugiés, « parias » comme elle, car Allemands pour la plupart, juifs, intellectuels ou opposants politiques aux nazis (...).

Pour lire la suite : www.laviedesidees.fr/Arendt-en-de-sombres-temps

Marina Touilliez