07/04/21

« "Je ne veux pas me civiliser" »

Recension d'Arthur Cravan, la terreur des fauves, par Noël Godin dans Siné Mensuel (avril).

Postfacé par l'exquise démone Annie Le Brun, un hommage chamboulant à l'"icône de l'insubordination radicale" et de la désertion éperdue" Arthur Cravan.
" Si j'écris, c'est pour faire enrager mes collègues", trompetait le poète-boxeur Cravan, dont Rémy Ricordeau raconte les boyautantes effronteries dans le dernier L'échappée. C'est ainsi que pour le plus grand effroi des pisse-froid à la André Gide, notre aède-pugiliste (Cravan a été champion de France de boxe amateur !) :
- ne mâchait pas ses mots : "Tous les propriétaires sont des termites" ;
- vomissait tous les rôles (c'est très passagèrement qu'il devient tour à tour marin, muletier, monte-en-l'air, cueilleur d'oranges en Californie, professeur de boxe, neveu d'Oscar Wilde, prospecteur de mines d'or, rat d'hôtel, charmeur de serpents déguisé en Indien...) et toutes les assignations à résidence ("Je me lève Londonien et je me couche asiatique") ;
- houspillait marxbrotheresquement les passants broyeurs de noir [...]