30/01/19

« Emma Goldman, rouge passion »

Double page consacrée à Vivre ma vie par Frédérique Roussel dans Libération.

Originaire de Russie et arrivée à New York en 1889, l’anarchiste charismatique lutta sans relâche en faveur des ouvriers tout en vivant à fond ses relations amoureuses. Sa captivante autobiographie vient d’être intégralement traduite.
Une photo en noir et blanc la montre en pied, sévère, visage fermé, lunettes de cérébrale, chemisier blanc à manches gigot fermé au col, jupe longue. On la prendrait pour un bonnet de nuit, une bigote de la Révolution. Le cliché ne rend pas totalement justice à Emma Goldman, la trentaine alors, qui était blonde aux yeux bleus, anarchiste propagandiste mais aussi esprit sensible et tourmenté.
Son autobiographie traduite intégralement en français pour la première fois passionne à plusieurs titres. Outre qu’elle conte en détail une existence dédiée à militer pour « la cause », elle dresse un portrait de femme plusieurs fois amoureuse, profondément humaine et exaltée. Emma Goldman aimait la musique, le théâtre, la danse, les fleurs… « Est-ce que je devais renoncer à tout cela pour être une bonne révolutionnaire, me demandai-je. En aurais-je la force ? » Elle composera. Lucide jusqu’au bout des ongles sur elle-même, elle écrit aussi : « Jusqu’à la fin de mes jours, je serais tiraillée entre l’aspiration à une vie privée et le besoin de tout consacrer à mon idéal. » C’est cette voix-là, puissante et honnête, qui se raconte à plus de 60 ans en 1928, dans son havre provisoire de Saint-Tropez. [...] Son autobiographie se dévore. Attentive à ne pas noyer le lecteur dans la théorie, Emma Goldman écrit dans une vibration permanente, assumant sentiments et opinions personnelles. [...]

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Emma Goldman