04/11/23

« Capitalisme cannibale »

Entretien avec Fabrice Colomb, auteur du Capitalisme cannibale, par Jeanne Guien dans Hors Série.

Que donne-t-on, lorsqu'on donne son sang, son sperme, ses ovocytes, ou l'un de ses organes ? A qui, et à quel prix ?

On répondrait volontiers qu'on offre la vie, la santé, ou les moyens de connaitre ; aux malades, aux infertiles, à la recherche, "à la science" ; et tout cela, gratuitement, bénévolement, solidairement.

Avec Le capitalisme cannibale, Fabrice Colomb vient remettre en question ce récit simplifié qui accompagne aujourd'hui la circulation des échantillons corporels et des organes. Non pas en questionnant la moralité de celles et ceux qui donnent (leur "désintéret"), mais en étudiant le circuit économique qu'empruntent ces parties du corps, qui deviennent bel et bien des produits après avoir été prélevées. Cédées gratuitement par des "donneurs", elles sont ensuite transformées en marchandises profitables par les industries qui les extraient, les transforment et les stockent.

C'est sur ce double discours que se développe la bioéconomie, industrie volontiers présentée, depuis les années 1990, comme le nouveau moteur de la croissance du capitalisme. En France, ce discours est fortement soutenu par l'Etat, qui tout en prétendant qu'on ne peut pas marchandiser le corps, autorise la formation de cette industrie qui ne dit pas son nom. Dans une perspective libertaire, Fabrice Colomb nous invite finalement à critiquer la "triple alliance" entre capitalisme, science et Etat (...).

Pour lire la suite : www.hors-serie.net/Aux-Ressources/2023-11-04/Capitalisme-cannibale-id563

Fabrice Colomb