Paname
Francis Carco
La Blanche, qui tient bal à Joinville, embauche Toto l’accordéoniste, coureur de bastringues depuis l’enfance, et surtout marlou patenté. Autant prévenir de suite, son arrivée perturbera tout ce petit monde interlope. Ça va rapidement tourner vinaigre. Une intrigue de roman policier pour un roman d’atmosphère. Celle des bas-fonds des années 1930, de la périphérie de Montmartre, pleine de malfrats chatouilleux dès qu’il s’agit de leur « honneur », de bars louches et d’hôtels borgnes, de filles publiques et de petites frappes gorgées d’humanité. Et quand c’est le grand Francis Carco qui raconte, celui que l’on a trop souvent réduit au titre de « romancier des Apaches », ça poisse. Sévère même. Il avait promis en 1915 « de foutre, en pleine gueule des bourgeois, des romans musclés et pourris dont ils se lécheront les babouines ». Fort heureusement, il a fait bien plus que cela. Et Paname le prouve avec maestria.