Colloque Michel Ragon : la littérature prolétarienne, l'anarchisme, l'architecture
Dans le cadre du colloque Michel Ragon organisé par le CCLOPS, Thierry Maricourt présentera Une Rage de lire. Le jeune Michel Ragon à partir de 10h45 à l'AGECA (177 rue de Charonne, 75011 Paris).
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L’écrivain Michel Ragon (1924-2020) laisse une œuvre importante, éclectique et néanmoins définie par une curiosité émancipatrice. Orphelin de père très jeune, il grandit dans une famille vendéenne de paysans et d’artisans. Dès son arrivée à Nantes, alors qu’il n’a que quatorze ans, il exerce différents emplois, dévorant quantité de livres dans le même temps, convaincu que ceux-ci recèlent tant les clés de la liberté que celles de son avenir. Lié à la Résistance, il gagne Paris au lendemain de la guerre et se lie d’amitié avec les écrivains dits prolétariens et le milieu anarchiste. Il devient vite l’un des plus éminents critiques de l’art abstrait et de la nouvelle figuration, animés souvent par d’aussi fauchés que lui. Ses premiers livres parlent de ses Drôles de métiers, de ses Drôles de voyages, autant d’expériences qui enrichiront son œuvre romanesque future : ces ouvrages sur ses origines plébéiennes (L’Accent de ma mère, Ma Sœur aux yeux d’Asie) et vendéennes (Les Mouchoirs rouges de Cholet, La Louve de Mervent), ses amitiés artistiques (de nombreuses monographies d’artistes) et libertaires (La Mémoire des vaincus, La Voie libertaire)... Homme d’érudition, il signe une Histoire de la littérature prolétarienne, toujours de référence, une volumineuse Histoire de l’architecture et de l’urbanisme modernes, des volumes sur l’humour, sur l’art brut, etc. Profondément humaniste, il est assurément l’une des plus grandes plumes de la littérature française du XXe siècle et, de par sa fidélité à ses engagements, l’une des plus sympathiques aussi.