« Voyage au centre de la Terre (bis) »
Recension signée Martine Laval de La Machine s'arrête d'E. M. Forster dans Le Matricule des Anges (n°217 octobre-novembre 2020).
Publiée il y a plus d'un siècle, La Machine s'arrête, bijou d'anticipation, décrit de façon imparable notre monde d'aujourd'hui.
"L'humanité, dans son désir de confort, avait dépassé ses limites. Elle avait beaucoup exploité les richesses de la nature. Avec calme et complaisance, elle sombrait dans la décadence..." Ces quelques lignes qui collent à notre actualité ont été publiées en 1909. La belle clairvoyance que voilà surtout énoncée ainsi avec ce flegme ou ce talent tout britannique, celui de l'écrivain Edward Morgan Forster, auteur entre autres de Howards End (qui donna au cinéma Retour à Howards End de James Ivory).
La Machine s'arrête est un tout petit livre, une nouvelle d'avant-garde, un bijou d'anticipation à la narration élégante qui fustige la notion de progrès et raconte un monde totalement déshumanisé. La nature est détruite, la planète n'est que ruines. Quelques élus vivent sous terre, tout est régi, ordonné par la Machine, une technologie qui a pris le pouvoir sans aucun contestation ni résistance...
(...).