« Verte banlieue de Paris »
Recension de La Zone verte d'Eugène Dabit par Denis Cosnard dans Le Monde des Livres.
Vous reprendrez bien un zanzi, une chopine ? Ouvrir un roman d'Eugène Dabit revient à entrer dans un bistrot parisien figé dans son jus depuis bientôt un siècle, s'accouder au zinc et s'imbiber des dialogues entre habitués. L'un s'emporte contre les patrons qui veulent baisser les salaires. L'autre évoque ses combines pour sortir de la misère : cueillir du muguet en banlieue et le vendre sur les Grands Boulevards le 1er mai, c'est rentable ? Et puis, il y a les femmes, Marthe, la mère Ardelu, et quelques drames cachés... Figure de l'"école prolétarienne" fondée par Henry Poulaille, Eugène Dabit (1898-1936) est resté célèbre pour son premier roman, L'Hôtel du Nord, porté à l'écran par Marcel Carné. La Zone verte, qui reparaît, est son dernier. Parue en 1935, le texte suit les déambulations d'un peintre au chômage entre Paris et banlieue. Il offre une image saisissante des espoirs ouvriers qui déboucheront sur le Front populaire, mais aussi des tensions entre Parisiens et paysans dans une "zone verte" en pleine urbanisation. On y parle déjà du "Grand Paris" ! Une "bath promenade" comme aurait dit Dabit (...).
Pour lire la suite : www.lemonde.fr/livres