15/10/22

« "Ventres à louer" : lutter pour les victimes de la GPA »

Entretien de Marie-Josèphe Devillers, co-coordinatrice de Ventres à louer, avec Matthieu Delaunay sur Mediapart.

Tandis que les influents promoteurs du marché de la reproduction humaine continuent de valoriser en vue de faire légaliser la vente d’enfants par des mères porteuses, les éditions l'Echappée publient "Ventres à louer". Entretien avec Marie-Josèphe Devillers membre de la CIAMS, qui lutte pied à pied contre le triple sacrifice de la mère, de l’enfant et de l’égale dignité des êtres humains.

Commençons par un peu de vocabulaire. Pouvez-vous donner une définition simple de la gestation pour autrui ?

La maternité de substitution est une pratique qui consiste à recruter une femme, contre rémunération ou non, afin de lui faire porter un ou plusieurs enfants, conçus ou non avec ses propres ovocytes, dans le but de le,  ou les lui faire remettre à une ou plusieurs personnes qui souhaitent être désignés comme parents de cet enfant. La grossesse de gestation pour autrui, de maternité substitution, n'est pas une grossesse « comme les autres ».

Pourquoi ?

La technique utilisée pour la GPA est la fécondation in vitro (FIV). Au départ, on se procure des gamètes mâles et des gamètes femelles sur catalogue. Ces gamètes vont ensuite faire l'objet d'une fécondation in vitro, la FIV. Une fois la FIV effectuée, on obtient quelques embryons que l’on va implanter dans l'utérus de la mère porteuse. Cette opération est complexe. Comme la mère porteuse n'est pas dans un processus de grossesse, il faut que son corps soit à même d'accueillir cet embryon : on va donc lui administrer un traitement hormonal pour que son utérus puisse accueillir les embryons. Au moment du transfert, les cliniques redoutent une chose : le risque d'infection. Les mères porteuses sont donc surmédicalisées, en particulier avec des produits qui permettent d'éviter tout risque d'infection et totalement inutiles la plupart du temps ! Ce qui est important pour les cliniques, comme pour les agences qui commercialisent la GPA, c'est le taux de réussite qui va figurer sur leur site internet pour attirer les clients (...).

Pour lire la suite : www.blogs.mediapart.fr/delaunay-matthieu/blog/151022/ventres-louer-lutter-pour-les-victimes-de-la-gpa

Marie-Josèphe Devillers
Ana-Luana Stoicea-Deram