Peu évident de présenter la revue Brasero, que publient les éditions L'échappée. Une revue annuelle, ce n'est pas si courant. Comment fidéliser les lecteurs ? Pourtant, ces lecteurs en redemandent, ils s'impatientent, chaque numéro est dense, éclectique. On peut parler de mook, ces revues dos carré, entre le magazine et le livre. Mais là, pas de thème global, sinon l'histoire. Comparer Brasero, d'inspiration libertaire et sous-titrée "revue de contre-histoire" au Peuple français, Gavroche, ces défuntes revues qui entendaient privilégier l'histoire vue et contée par les simples citoyens que nous sommes et non par les soi-disant grands de ce monde ? De l'anti-Alain Decaux, en quelque sorte, de l'anti Lorant Deutsch.
À l'encontre également de ces revues d'histoires que l'on trouve en kiosque, puantes la plupart du temps, de droite décomplexée et ne traitant les faits, historiques que sous l'angle des décisions princières - surtout, éviter ou maltraiter la lutte des classes ! L'histoire, ici, pour tenter de comprendre les enjeux de ce qui s'est passé hier et qui nous concerne encore, d'en contextualiser les pages, de les relier à notre présent. La culture est donc aussi mise à l'honneur. Celle des livres oubliés, de la chanson à texte, de la presse...
Ajoutons que Brasero est servie par une mise en page travaillée, plaisante, qui est la spécificité de L'échappée.
Le numéro 3 est paru fin 2023 (...). Une somme d'articles aussi copieuse que les numéros 1 et 2. Une année pour découvrir ce n°3 de Brasero et s'en délecter (...).

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