« Une lecture édifiante, qui nous inspire ce nouveau slogan révolutionnaire : "Nous sommes notre corps !" »
Recension du Capitalisme cannibale de Fabrice Colomb par Pierre Jova dans La Vie.
Attention, livre coup de poing ! Le sociologue Fabrice Colomb signe un réquisitoire contre la marchandisation du corps par le capitalisme tardif. Conséquence de la modernité qui en a fait « un stock », alors qu’il était valorisé par la tradition biblique et la société médiévale, tout se vend aujourd’hui : cordon ombilical, lait maternel, sperme… Outre le marché des ovules pour la PMA – « l’étalon-or de la vente d’éléments corporels » – et la GPA – « isoler une partie du corps, en l’occurrence, l’appareil reproducteur féminin, pour n’en faire qu’un assemblage de pièces destiné à “produire” des enfants » –, l’auteur démystifie la collecte du sang en France.
« La gratuité du don qui prévaut dans notre pays ne prémunit pas contre la marchandisation », puisque le plasma est vendu aux hôpitaux à des prix fixés par les pouvoirs publics. « Marx comparait déjà en 1870 le capitalisme à un vampire ; avec l’industrie du plasma, il en devient littéralement un », dénonce Fabrice Colomb, appelant à réunifier le corps et l’esprit. Une lecture édifiante, qui nous inspire ce nouveau slogan révolutionnaire : « Nous sommes notre corps ! » (...).
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