03/03/25

« Trente-deux après sa mort, l'écrivain libertaire Georges Navel se rappelle à nous »

Recension de Passages de Georges Navel par Philippe Petit dans Marianne.

Admirée par Jean Giono, soutenue par Jean Paulhan, l’œuvre de Georges Navel (1904-1993) connaît un regain d’intérêt. Elle fait l’objet de plusieurs rééditions. Portrait de ce fils du peuple qui refusait d’être enfermé dans sa classe.

À l’école, plutôt dans les classes dévolues au baccalauréat technologique, on lui réserve une petite place dans les livres. Généralement à côté du sociologue Georges Friedmann (1902-1977), l’auteur du Travail en miettes (1956). Pourquoi ? Parce qu’il est un des rares auteurs issus de la classe ouvrière à avoir pensé le travail vivant, le travail qui émancipe, pas celui qui abrutit. Il s’appelle Georges Navel (1904-1993). La phrase qui conclut Travaux (1945), le livre qui le fit connaître, parle d’elle-même : « Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique. Moralement, j’étais d’accord avec ma classe ».

Et pourtant, Navel, qui a travaillé longuement en usines, fut terrassier, apiculteur, paysan, vendangeur, etc. Il ne se réduit nullement à ce jugement. Il refusait hautement le titre d’écrivain ouvrier ou prolétarien. Il n’aurait pas aimé recevoir le prix du roman populiste à l’instar d’Eugène Dabit (1898-1936), l’auteur de L’Hôtel du Nord (1929), mort à Sébastopol. Il était du peuple, mais ne parlait jamais à la place du peuple. Son œuvre qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt grâce à plusieurs rééditions*, nous interpelle, au plus haut point (...).

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