« Tout est permis, mais rien n’est possible »...
Recension de La Séduction pornographique de Romain Roszak sur le site d'Agora Vox.
Plus rien n’échappe à l’emprise d’Eros, dieu de l’amour et du marketing mieux servi que jamais par les « technologies numériques ». Les populations planétaires urbanisées et connectées sont submergées par un tsunami d’images hypersexuées. En sont-elles plus « libérées » ? Le philosophe Romain Roszak analyse l’envers du dé-corps : cette débauche d’images plus ou moins érotiquement « correctes » constitue une « manne économique inédite » pour le « capitalisme hédoniste ».
La pornographie s’érige en « nouveau totem occidental, notamment pour une caste d’intellectuels » qui la promeut en pratique culturelle. S’il y a un secteur de « l’industrie des loisirs » qui ne connaît pas « la crise » depuis que la virtualité informatique a rompu toutes les digues, c’est bien la pornographie. Désormais « accessible d’un clic », elle s’impose en « fait social massif » et en « marchandise centrale du capitalisme hédoniste ».
Professeur agrégé de philosophie, Romain Roszak rappelle qu’elle n’est pas qu’un « simple catalogue d’images dégradantes » : elle est aussi « l’industrie » qui les produit et le « commerce » qui les écoule »... Ce secteur florissant à souhait bénéficie d’un « discours pro-pornographique » suffisamment rôdé et « dénué de charpente pour être tordu dans tous les sens, au gré des mutations sociales ou politiques ».
De surcroît, il a bénéficié de l’assignation à résidence des populations devant les écrans, en mode « télé-travail » ou « télé-enseignement » comme en mode « télé-loisirs », avec un tiers de la bande passante mondiale désormais consacré à la consommation de videos pornographiques. La pornographie serait-elle le produit ultime accouché par une « société du spectacle » en débandade ?
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