02/04/21

« Résilience : histoire d'un mot devenu une injonction de renoncer »

Recension de Contre la résilience de Thierry Ribault par Pia de Quatrebarbes dans L'Humanité.

Emmanuel Macron l’a lâché en mars 2020 : il nous enjoignait de retrouver la « résilience » qui nous permettrait « de faire face aux crises à venir » . À l’ombre du Covid-19 et du réchauffement climatique, cette notion s’est imposée dans le débat public. Histoire d’un mot dont le sens varie au fil des siècles. Et qui est utilisé aujourd'hui avec une claire visée politique.

Àchaque époque, son vocabulaire et sa manière de façonner le monde. On a déjà soupé du « développement durable », (peu) goûté de la « start-up nation », voilà, qu’il faut avaler de la « résilience ». Emmanuel Macron, le président de la République, l’a lâché en mars 2020 : il nous enjoignait de « retrouver » la « résilience » qui nous permettrait « de faire face aux crises à venir » . Une opération militaire anti-Covid baptisée « Résilience » et, une année plus tard, le terme s’est invité à l’Assemblée nationale. Depuis le 29 mars, le projet de loi « climat et résilience » est débattu en séance publique. Cette fois, c’est la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui a insisté pour l’y faire figurer, car «  le texte vise à la fois à baisser nos émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter à la réalité du réchauffement climatique », explique son cabinet. La « résilience » s’impose comme le nouveau mot à la mode, un label à saupoudrer sur toutes les politiques publiques : agriculture, villes, forêts ou gestion de l’eau. Tout doit être résilient.

Pour lire la suite : www.humanite.fr/resilience-histoire-dun-mot-devenu-une-injonction-de-renoncer-702375

Thierry Ribault