16/11/24

« RD Congo : l’industrie numérique alimente les conflits et la violation des droits humains »

Entretien avec Fabien Lebrun, auteur de Barbarie numérique dans The Conversation.

Dans un monde où la technologie et le numérique dominent et façonnent nos modes de vie, l'industrie globalisée cache une face sombre. La République démocratique du Congo (RDC), au coeur de l'informatisation du monde, paie un prix élevé pour satisfaire la demande mondiale en appareils numériques. Derrière chaque écran, smartphone et gadget digital se cache une chaîne d'extraction aux conséquences désastreuses.

Dans cet entretien, Fabien Lebrun, chercheur et auteur de Barbarie numérique,_montre comment la révolution numérique continue de générer des violences et des violations des droits humains en RDC, perpétuant un cycle destructeur de dépendance et de pillage des ressources. Il explique à The Conversation Africa comment l'appétit insatiable pour les métaux rares, nécessaires à nos appareils connectés, nourrit des conflits meurtriers en RDC tout en détruisant l'environnement et en mettant en péril les communautés locales._

Qu’est-ce que l’extractivisme et la barbarie numérique que vous pointez, et comment affectent-ils la RDC ?

Activité centrale du capitalisme, l’extractivisme représente sa doctrine et sa pratique quant à l’exploitation des ressources naturelles (minières, fossiles, agricoles, forestières). L’extractivisme est né avec le capitalisme et vice-versa, choisi comme type d’exploitation du sol et du sous-sol à partir du XVIe siècle (qualifié de « siècle d’or ») dans les Amériques.

C’est donc la version productiviste, croissanciste, indifférenciée – par définition mondialisée – de l’extraction artisanale inversement destinée à une production locale en phase avec un mode de vie et une culture. L’extractivisme sous-tend l’idéologie de la propriété privée, une conception de la terre vue comme une ressource infinie et illimitée à exploiter pour produire, croître, développer, innover, etc. Propriété privée devenue catégorie du capitalisme synonyme de barbarie en tant que violente dépossession des communs, de ce qui relève de la collectivité et de la chose publique (...).

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Fabien Lebrun