06/06/24

« Pourquoi les séries sont-elles devenues notre passe-temps favori ? »

Article de Bertrand Cochard, auteur de Vide à la demande, dans The Conversation.

Le temps que nous employons à regarder des séries a quelque chose de vertigineux : Squid Game totalise à elle seule 2,2 milliards d’heures passées sur Netflix ; un sériephile modéré, qui aurait simplement vu les dix séries les mieux notées sur Senscritique (Game of Thrones, Breaking Bad, The Wire, The Walking Dead, True Detective, Dexter, Friends, Les Soprano, Six Feet Under et House of Cards) y aurait consacré 18 jours, 11h et 24 minutes. Ce phénomène particulier gagne évidemment à être pensé à l’intérieur d’une dynamique plus générale, celle de l’augmentation importante du temps d’écran.

Tout phénomène social répond à une pluralité de causes, qu’il faut identifier, puis hiérarchiser. Pour rendre compte de la popularité des séries, les universitaires ont ainsi fait appel à des explications causales de différents types, que je propose de réunir ici en trois catégories : esthétique (avec une focalisation sur la qualité des œuvres, l’économie narrative spécifique au genre sériel, l’expérience du spectateur, etc.), sociopolitique (avec une insistance cette fois sur la valeur critique et émancipatrice des séries, leur capacité à produire du lien social, ou à l’inverse sur la fonction qu’elles assurent à l’intérieur de l’économie marchande) et, enfin, psychologique (où l’explication se fonde davantage sur la valeur divertissante, thérapeutique, compensatoire, etc., que peuvent avoir les séries pour l’individu).

Parmi ces trois types, on trouvera bien sûr des explications causales plus ou moins convaincantes. Néanmoins, chacune de ces approches se défend, et contribue à accroître la compréhension de notre attachement à la fiction sérielle (...).

Pour lire la suite : www.theconversation.com/pourquoi-les-series-sont-elles-devenues-notre-passe-temps-favori-231087

Bertrand Cochard