« Livre à boire »
Recension de Samedi soir, dimanche matin d'Alan Sillitoe par Antonin Iommi-Amunategui dans Neon Magazine.
Nez : Brut, fumé, puissant
Contenu : Fin des années 50. Arthur Seaton a 21 ans, il est ouvrier en métallurgie, tombe mille quatre cents pièces par jour sur son tour revolver dans le vacarme de l’ogre-usine, puis empoche son salaire en fin de semaine, quatorze livres bien grasses, qu’il va largement boire dans les pubs de Nottingham. Jusqu’à dix-sept pintes le samedi soir, et parfois la femme d’un autre dans les bras le dimanche matin. Bûcher, boire, baiser. L’alcool lubrifie toutes les séquences de ces vies prolétaires, à l’horizon bas, rude, répété comme un tourbillon gris, mais perlé de tendresse ; jusqu’à l’avortement de Brenda, la jeune maîtresse mariée d’Arthur, manigancé au gin pur… Samedi soir dimanche matin, le roman prolo-culte d’Alan Sillitoe, qui a inspiré le cinéma (Ken Loach) ou la musique anglaise (The Smiths), heureusement republié.
A déguster avec : l’une des excellentes bières brunes fumées de la jeune brasserie La Marmotte Masquée (Isère), accord validé à l’occasion du salon « Mi-Livre Mi-Raisin » (prochaine édition en décembre 2020).
Par Antonin Iommi-Amunategui, co-fondateurs du salon Mi-Livre Mi-Raisin, auteur spécialisé sur le vin et éditeur chez Nouriturfu, “maison d’édition et d’événements qui s’avalent” (dernière sortie : Cavistes – 100 prescripteurs de vins d’auteurs).