Flâneur professionnel, journaliste occasionnel et dessinateur par passion, André Warnod (1885-1960) était une figure de Montmartre, du Lapin Agile au Bateau-Lavoir.

« Le Parisien passe pour être le badaud par excellence. » A l’ère des « mobilités » pas si douces, ce n’est plus vrai, mais ça l’était encore au début du XX^e siècle. Flâneur professionnel, journaliste occasionnel et dessinateur par passion, André Warnod (1885-1960) a été formé à Montmartre par les poètes du Lapin Agile et les artistes du Bateau-Lavoir. Il se disait aussi goguettier, autre appellation du fêtard. C’est donc tout naturellement qu’il publie en 1920 ces « Plaisirs de la rue ».

Par petites vignettes, il y consigne les foires, les marchés, les ambiances, les petits riens du quotidien qui font les grandes affaires parisiennes. Il se fait aussi chroniqueur avec le sens de l’anecdote pour raconter le marché aux puces, les vendeurs de livres, le tournage d’un film, Belleville qui s’encanaille, la Butte qui s’embourgeoise ou le tableau « Coucher de soleil sur l’Adriatique » présenté au Salon des Indépendants et peint avec la queue d’un âne. Avec Roland Dorgelès, Warnod faisaient partie des mystificateurs. Ce cousin de Léon-Paul Fargue et d’Henri Calet sait aussi bien tenir la plume que le crayon et c’est une belle idée d’avoir redonné vie à ces plaisirs qui provoquent toujours un même bonheur de lecture.

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