On ne manque pas de bonnes (et de moins bonnes) biographies de Leonard Cohen, l’immense poète-musicien canadien dont la musique épousait la vie (ou le contraire). Parmi les plus récentes, celle de Liel Leibowitz (A Broken Hallelujah), même si elle insistait un peu trop sur le filtre de la judéité, était recommandable. Mais le livre de Sylvie Simmons, journaliste musicale justement réputée dépasse tout ce qui était jusqu’ici sorti. Elle a longuement rencontré son sujet et ses proches, a eu accès à des archives inédites. Elle sait conter avec précision et minutie tout en soufflant avec ardeur sur la flamme qui anime son récit. L’histoire de ce passionné torturé dont l’œuvre embrasse les questions les plus taraudantes de l’humanité ne pouvait être racontée de façon froide et trop distanciée. Cohen est mort le 7 novembre 2016 à Los Angeles. Son dernier disque était son épitaphe, ce livre pourrait être son testament.

Par ailleurs, le Seuil vient d’éditer The Flame, sélection de poèmes, notes et dessins réalisée par Cohen lui-même, lors des derniers mois de sa vie. On s’y plongera juste après avoir fini de lire la bio.