« Le stade cannibale du capitalisme »
Entretien avec Fabrice Colomb, auteur du Capitalisme cannibale, par Pierre Thiesset dans La Décroissance (n°205, décembre 2023-janvier 2024).
"Au nom de la santé le plus souvent, le captialisme se nourrit des éléments du corps humain pour poursuivre son développement." Dans Le Capitalisme cannibale. La mise en pièce du corps (L'échappée, 2023), le sociologue Fabrice Colomb ausculte le processus de marchandisation du corps, de plus en plus considéré comme un stock de ressources, dont on peut extraire et valoriser des éléments, au service d'une bioéconomie qui fait du vivant un gisement de croissance. S'opposer à l'instrumentalisation des personnes, à notre réduction à l'état d'objets, suppose de porter une critique globale du capitalisme et du développement techno-scientifique.
La Décroissance : Nos lecteurs seront peut-être surpris d'apprendre que la "bioéconomie", terme cher à Nicholas Georgescu-Roegen, est devenue un enjeu majeur de croissance, promue pour la Commission européenne et l'OCDE...
Fabrice Colomb : Effectivement, quand Nicholas Georgescu-Roegen appelait à "un programme bioéconomique minimal" dans les années 1970, cela consistait à réduire de manière radicale l'extraction et l'utilisation des ressources naturelles (...).
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