« Le "piège identitaire" : pour Daniel Bernabé, "la gauche néglige les majorités" »
Entretien avec Daniel Bernabé, auteur du Piège identitaire, par Jérôme Salski dans L'Humanité.
Politique. Dans le Piège identitaire. L’effacement de la question sociale, le journaliste et essayiste espagnol engage une analyse fouillée sur l’origine et la fonction de diversion politique de mouvements dits « identitaires » dans le champ militant de la gauche.
Diplômé en travail social de l’université Complutense de Madrid, journaliste et analyste politique, Daniel Bernabé a publié le Piège identitaire en 2018 en Espagne, livre qui lui a valu de recevoir un prix du Parti communiste d’Espagne (PCE) récompensant les personnes « qui, par leur engagement, contribuent à construire un monde meilleur ».
Dans l’édition française traduite de l’espagnol par Patrick Marcolini et Victoria Goicovich, publiée en 2022 aux éditions de l’Échappée, l’auteur s’interroge sur la manière dont le néolibéralisme a fragmenté et fragmente l’unité des classes populaires.
Dans votre livre, vous mettez en lumière le « piège identitaire » que certains mouvements dits « sociétaux » tendent au « mouvement social » dans son ensemble. Les premiers n’ont-ils aucune légitimité ?
Je voudrais tout d’abord remercier l’Humanité pour l’intérêt porté à mon livre. C’est un bonheur de pouvoir s’adresser aux lecteurs français à travers des pages si chargées d’histoire. Pour répondre à la question, disons que, dans le Piège identitaire, je n’établis ni un classement en fonction de leur importance entre les différents mouvements sociaux et leurs objectifs politiques, ni ne discute de leur légitimité.
Ce que j’essaie d’expliquer, c’est comment, au cours des quatre dernières décennies, après l’irruption triomphante du néolibéralisme, nos identités sont devenues de plus en plus divisées (...).
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