02/11/25

« Le Mage venu d'ailleurs »

Recension de L'Incroyable imposture du fakir Birman d'Olivier Cariguel par Virginie Bloch-Lainé dans La Tribune Dimanche.

Dans l'entre-deux-guerres, un escroc profita de l'essor de la presse pour créer une icône de pacotille : le fakir Birman.

Dans les années1950, Pierre Dac se moquait du Sâr Rabindranath Duval, faux mage indien joué en duo avec Francis Blanche. Le sketch tournait en dérision une célébrité d'avant-guerre : le fakir Birman. Ce personnage, incarné par divers comédiens grimés d'exotisme, prétendait lire l'avenir et maîtriser les astres. Il se produisait dans les cabarets parisiens et les salles de province. L'inventeur de cette "combine" est un hurluberlu qui avait flairé la naïveté de ses contemporains dans l'entre-deux-guerres, Charles Fossez (1901-1952).

L’historien Olivier Cariguel raconte sa vie et ses inventions absurdes mais rentables dans un livre dense, résultat d’une enquête fouillée. Passionné par son sujet, Cariguel utilise parfois la première personne du singulier pour partager avec le lecteur sa surprise lorsqu’il découvre les « carambouilles » de Charles Fossez, dont la trajectoire fut « rocambolesque ».

Dès 1931, Fossez lance son « fakir », en profitant de l’essor de la publicité et de la presse. Cet « escroc » exerça d’autres activités : il fut journaliste, aurait inventé la rubrique horoscope dans les journaux, et tenu un salon de coiffure où il écoulait une lotion miracle favorisant la repousse des cheveux. Il créa une marque de lingerie et une gaine, Sveltine, qui « supprime les bourrelets ». Les ennuis arrivent en 1939 : l’imposteur est visé par de nombreuses dénonciations et défendu par un ténor du barreau, Maurice Garçon. Le fakir Birman s’éteint, mais ni le « fakirisme » ni la voyance ne disparaissent, grâce à d’autres mystificateurs (...).

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