Dans son célèbre roman Le Christ s’est arrêté à Eboli (1945, trad.fr. 1948), l’écrivain et peintre italien Carlo Levi (1902-1975) notait : « Je n’ai pas l’intention de faire ici un éloge du brigandage, comme il semble que ce soit à la mode depuis quelque temps chez des littérateurs en mal d’esthétique ou des politiciens de mauvaise foi. » Mais, quelques lignes plus loin, il n’en affirmait pas moins que le brigandage des paysans était « une autre chose » : « … malgré leur endurance infinie si l’on touche au fond de leur être à un sentiment élémentaire de justice et de défense, leur révolte furieuse est sans bornes ».

Les maîtres d’œuvre de ce recueil partagent-ils ces analyses du romancier italien ? On peut le supposer. Toujours est-il qu’ils s’interrogent à juste titre dans leur préface sur le sens politique à donner à une évocation des bandits sociaux « dans un contexte où le milieu radical-chic se complaît à légitimer la violence et éprouve le grand frisson dès qu’il entrevoit de la délinquance » (...).

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