« La Machine s’arrête ou comment dès 1909 E. M. Forster imagine le monde d’aujourd’hui… »
Recension de La Machine s'arrête publiée sur le site de l'association Lève les yeux.
La Machine s’arrête est une nouvelle d’anticipation qui dépeint une humanité confinée, réduite à vivre sous terre en communiquant par écrans interposés et dont tous les besoins sont pourvus par une toute-puissante machine . Publiée en 1909 elle a été traduite en 2014 par les Editions Un pas de côté, et reprise récemment par les Editions de l’Echappée.
On y découvre Vashti, qui mène une existence solitaire et paisible dans sa cellule-alvéole, faite de conférences en ligne et de débats d’idées, de lumière douce et d’air filtré. La machine a permis de bannir tout contact physique, et Vashti « connait plusieurs milliers de personnes, les relations humaines ayant considérablement progressé sous certains aspects. »
Tout le confort moderne est accessible d’une simple pression sur l’un des innombrables boutons qui tapissent les murs, et le monde naturel en surface n’est plus qu’un récit médiatisé, passé au filtre des générations de locuteurs. Exceptionnellement des voyages en dirigeables sont autorisés, à condition que les fenêtres soient bien sûr fermées. Le socle commun des croyances est devenu le mode d’emploi de la Machine, support de l’idolâtrie générale.
Seule ombre au tableau : Kuno, fils de Vashti, dont l’irrépressible besoin d’évasion viendra bouleverser l’ordre du monde et déclencher les premières défaillances du système…
On pense à Huxley, à Orwell, à Borges, avec ce récit effarant d’anticipation, dans lequel toute ressemblance avec le monde actuel est bien évidemment fortuite…
https://www.levelesyeux.com/edward-m-forster-la-machine-sarrete/