« "Je suis frappé par la nocivité de l'usage des smartphones et des réseaux sur mes élèves" »
Entretien avec Nedjib Sidi Moussa, auteur du Remplaçant, par Kévin Boucaud-Victoire dans Marianne.
Docteur en science politique et auteur de plusieurs ouvrages, Nedjib Sidi Moussa enseigne l'histoire-géographie depuis plusieurs années, en banlieue parisienne, comme vacataire. Une expérience qu'il raconte dans son dernier essai, « Le remplaçant » (L'échappée), sous forme de journal de bord, qui permet de saisir la difficulté d'enseigner aujourd'hui à des adolescents.
Marianne : Depuis des années, vous êtes professeur contractuel, un statut précaire. Pouvez-vous revenir dessus ?
Nedjib Sidi Moussa :Après avoir enseigné plusieurs années dans le supérieur, essentiellement en tant que vacataire, je suis devenu professeur contractuel d’histoire-géographie dans le secondaire. De source ministérielle, la part des enseignants non titulaires au sein de l’Éducation nationale s’élève à 7,5 % (soit 65 000 personnes). Mais ce chiffre, en hausse depuis 2010, masque de fortes disparités spatiales. En effet, dans certains établissements jugés « difficiles », les contractuels peuvent représenter jusqu’à un tiers du corps enseignant. Sans même parler d’autres catégories comme les assistants d’éducation (AED) ou les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).
Ce statut semble peu défendu par les syndicats et vous notez que les titulaires vous prennent souvent de haut…
Face à ce phénomène, les directions syndicales peuvent donner le sentiment de ne pas en faire assez. Néanmoins, j’aimerais rappeler que le taux de syndicalisation des enseignants est passé de 45 % au début des années 1990 à 30 %. Ensuite, les syndicats regroupent surtout des titulaires qui ont passé un concours après leurs études et sont attachés au statut de fonctionnaire dont ils craignent la remise en cause. Enfin, si les syndicats revendiquent la titularisation des contractuels, les modalités varient selon les organisations (...).
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