14/01/20

« L'ivresse ouvrière du week-end »

Recension de Samedi soir, dimanche matin d'Alan Sillitoe par Boris Senff dans 24 heures.

Réédition bienvenue que celle de Samedi soir, dimanche matin d'Alan Sillitoe. Le roman, paru en 1958, fait partie des oeuvres phares des écrivains britanniques des Angry Young Men - parmi lesquels il faut compter Kingsley Amis ou Harold Pinter -, connus pour leur réalisme social et leur mépris de l'intellectualisme dans les années 1950. Avec ce livre, ce fils d'ouvrier souvent plus connu pour sa nouvelle La solitude du coureur de fond frappait un grand coup en s'immisçant dans le milieu des travailleurs d'usine de Nottingham, une petite dizaine d'années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les revenus des prolétaires s'améliorent, mais pas assez pour calmer la morgue d'Arthur Seaton, jeune homme de 24 ans féru de boisson et de femmes mariées. Le portrait fascinant d'une société qui s'apprête à disparaître à travers la course alcoolisé d'un étalon populaire.