Séverine est une des rares femmes journalistes du XIXe siècle à avoir laissé son nom dans l'Histoire, en tant que première femme reporter. Mais qui s'est plongé dans son oeuvre ? Les passionnés pourront découvrir certains de ses objets personnels, notamment un nécessaire d'écriture portatif, dans la très belle expo "Parisiennes citoyennes !", au musée Carnavalet, à Paris 3e (jusqu'au 29 janvier). On peut aussi savourer un recueil de ses articles qui vient de paraître. Elle y déploie sa défense de l'anarchisme, son combat (certes tardif !) contre l'antisémitisme et en faveur du capitaine Dreyfus. Certains de ses mots sont d'une modernité rare pour l'époque. Ainsi d'une critique des supposés bienfaits du colonialisme, ou encore un papier qui dénonce le meurtre d'une femme par son mari, dans lequel elle s'insurge contre le prétexte de la passion, pour évoquer une autre raison : le sentiment de "proprieté" du coupable sur la victime. Elle défend l'interruption volontaire de grossesse, "un malheur, une fatalité, mais pas un crime", alors que l'IVG est à l'époque passible de prison (...).

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