« Il faut lire ce grand poète et dramaturge »
Recension de Confessions d'un rebelle irlandais de Brendan Behan par Charles Jacquier dans Le Monde Diplomatique (septembre 2021).
Volontaire de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), Brendan Behan est arrêté en 1939 avec des explosifs et envoyé dans des institutions anglaises pour jeunes délinquants ; il en fera le récit dans Borstal Boy (1958). De retour en Irlande, après un affrontement avec les forces de l’ordre, il est condamné à quatorze ans de prison, puis amnistié en 1946. Dans ces Confessions (1965), on suit ses pérégrinations à partir de 1942 entre les deux Irlandes, la Grande-Bretagne et la France, entre (aussi) séjours en prison et petits boulots. Behan, qui aimait boire et parler, a, écrit-il, « un sens de l’humour qui me porterait presque à rire à un enterrement, à condition que ce ne soit pas le mien ». Parlant de son oncle disparu, républicain comme son épouse, il écrit : « La Cause était leur vie, et ils la vécurent. Et, pour sa veuve, c’est une bonne chose qu’elle n’attendait rien, parce que c’est ça, précisément, qu’elle eut ! » Alors que « les petites orthodoxies malodorantes (…) se disputent également le contrôle de nos esprits » (George Orwell), il faut lire ce grand poète et dramaturge dont sa mère disait : « Ce qui pourrait choquer Brendan Behan ferait blanchir les cheveux de milliers de gens. »
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