« Être professeur aujourd’hui : pour quoi faire ? »
Recension du Remplaçant de Nedjib Sidi Moussa par Frédéric Manzini dans Philosophie Magazine.
La question de l’école est au cœur de l’actualité de cette rentrée 2023. Mais derrière les nombreux débats qui l’agitent, c’est la définition du métier du professeur qui interroge. Plusieurs publications récentes permettent d’affiner l’analyse d’une profession en mutation et en souffrance. Frédéric Manzini, professeur de philosophie, en dresse un panorama édifiant.
L’Éducation nationale va mal. Ce n’est pas nouveau mais ça s’aggrave. Le constat est à peu près unanime, les problèmes sont multiples et bien connus : baisse d’attractivité d’un métier largement discrédité, effectifs surchargés dans les classes, ségrégation scolaire, bricolages du baccalauréat, intromission du religieux, réforme de la filière professionnelle, etc. Mais les symptômes sont tellement nombreux qu’on en vient à se demander : quelle est l’origine du mal ? (...).
Le livre de Nedjib Sidi Moussa, Le Remplaçant. Journal d’un prof (précaire) de banlieue (L’Échappée, 2023), prend aussi la forme d’un journal de bord assez désespéré, même si son auteur ne présente pas le même profil. C’est celui d’un jeune chercheur prolifique, titulaire d’un doctorat en science politique, auteur de plusieurs ouvrages et articles mais qui n’a pas obtenu de poste à l’université (où ils sont devenus rares). À défaut, il a accepté d’être recruté comme professeur d’histoire-géographie au titre de ces « contractuels » auxquels l’Education
nationale a de plus en plus fréquemment recours pour pallier le manque de professeurs titulaires, en particulier dans les académies déficitaires comme celles de la banlieue parisienne. Il y fait l’épreuve d’un douloureux manque de reconnaissance mais aussi l’expérience de la frustration de ne pas pouvoir enseigner dans des conditions normales (...).
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