« L’enquête de Miguel Chueca propose une réhabilitation de Van der Lubbe, un homme en colère »
Recension de La Fabrique du complot de Miguel Chueca par Gilles Lucas dans Le Monde Diplomatique.
Le 27 février 1933, vingt-sept jours après l’accession d’Adolf Hitler à la chancellerie et une semaine avant l’élection d’une nouvelle Assemblée nationale, le feu se répand dans une partie du Reichstag, siège du Parlement allemand. Marinus Van der Lubbe, jeune Néerlandais lié aux mouvements communistes antiautoritaires, est arrêté dans le bâtiment. Il revendique l’acte et déclare avoir agi seul. Ces précisions, notées par les policiers, seront balayées par les directions nazie et communiste. Les nazis affirment qu’il s’agit des prémices d’une insurrection communiste afin de justifier les arrestations massives qui vont avoir lieu. Le Parti communiste affirme que l’incendiaire est un agent nazi. L’enquête de Miguel Chueca propose une réhabilitation de Van der Lubbe, un homme en colère, ni fou ni idiot, qui semble avoir voulu montrer qu’il était encore possible de s’opposer, même seul, au nazisme. Un solitaire. Voilà qui est insupportable, et menaçant, pour les hommes politiques et les autorités, qui, pour se rassurer, construisent complots et main invisible (...).
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