« "En Espagne, la rhétorique antifasciste a échoué" »
Entretien avec Daniel Bernabé, auteur du Piège identitaire par Eugénie Bastié dans Le Figaro.
Le recul de la gauche socialiste en Espagne est-il lié à la loi sur l’affirmation de genre controversée ou bien la conséquence d’une poussée inexorable de la droite en Europe? Le journaliste et analyste politique* proche de la gauche antilibérale espagnole analyse cette défaite électorale.
LE FIGARO. - Le Parti socialiste a subi un revers historique lors des dernières élections en Espagne, malgré le fait que l’économie se porte bien et qu’il ait mis en place des mesures populaires. Comment l’expliquer?
Daniel BERNABÉ. - C’est la question à laquelle tous les analystes tentent de répondre depuis deux semaines. Les raisons sont multiples, mais il faut d’abord faire une précision. Le PSOE n’a perdu qu’un peu moins d’un demi-million de voix, un chiffre pas trop important pour une législature aussi mouvementée que celle-ci. La droite a remporté de nombreux conseils municipaux et autonomies avec une poignée de voix et quelques sièges. Elle a réussi à mobiliser son électorat en lançant une campagne dure contre le président Sanchez, qui a eu plus à voir avec la diabolisation paranoïaque qu’avec la critique politique. De plus, et c’est important de le souligner, il y a eu dans les derniers jours de la campagne une chorégraphie médiatique suspecte qui a positionné certains cas totalement (...).
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