« En compagnie des éditeurs, tels qu’ils existent ou sont représentés »
Recension d'Être éditeur d'Anthony Glinoer par Jean-Claude Leroy dans Lundimatin.
Depuis le XVIe siècle jusqu’à aujourd’hui, existe le métier de partager par les mots, l’art, la connaissance et l’imagination, il s’est habillé peu à peu de l’appellation « éditeur ».
D’abord on a parlé de l’imprimeur, puis du libraire, quand on parlait de l’éditeur, c’était alors au sens actuel d’éditeur scientifique. Le libraire n’est plus aujourd’hui que celui qui vend des livres dans sa boutique, l’imprimeur imprime et fabrique. L’éditeur est celui qui détermine les textes qui seront livrés au public, et donc les auteurs qui méritent d’être lus. Il en assure aussi le « contrôle scientifique », la mise au point du texte, en relation avec l’auteur. Il y a aussi, désormais, le distributeur et le diffuseur, qui assurent, l’un le stockage et la circulation des livres, l’autre leur commercialisation.
Quant aux copistes du Moyen Âge, ou ceux des époques antérieures, qui répandaient les œuvres des auteurs fameux de leur temps, étaient-ils éditeurs ? [1]
Certes non, pourtant ils vivaient de ce partage d’une pensée passant par l’écriture.
Si l’éditeur est bien celui qui choisit œuvres et auteurs qui composent son catalogue, il est aussi celui qui accompagne, corrige, sollicite, défend ce qu’il a décidé de répandre sous une certaine forme à plus ou moins large échelle. Par ses choix assumés, il se fait en quelque sorte « l’auteur de ses auteurs et il crée lui-même une œuvre composée de toutes celles qu’il a publiées », ainsi que le formule Edmond Buchet, éditeur historique de Henri Miller, Lawrence Durrel, Carl-Gustav Jung, Marcel Moreau, ou encore de La société du spectacle d’un certain Guy Debord (...).
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