06/08/24

« Critique des séries : le vide à la demande »

Recension de Vide à la demande de Bertrand Cochard par Blandine Doazan dans Socialter.

Game of Thrones, Friends, Desperate Housewives… Les séries font partie intégrante de nos vies, encore plus depuis qu’elles sont disponibles « à la demande ». Dans son dernier ouvrage, le philosophe Bertrand Cochard démontre comment le format des séries est parfaitement adapté au « fait social total » qu’est le capitalisme.

Les séries ne sont pas devenues un passe-temps répandu par hasard : la mise en place du système marchand et du salariat au XIXe siècle a bouleversé notre rapport au temps. Les jours de congés étant produits par les jours de travail, notre temps libre se retrouve englué dans une logique marchande, et devient un « capital chronométrique à investir », notait le sociologue Jean Baudrillard. Dès lors, dans un système capitaliste où chaque instant doit être rentabilisé, les séries « constituent la manière privilégiée par les individus pour séquencer le temps ».

« Là où le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des êtres réels », soulignait Guy Debord dans La Société du spectacle (1967). En plus d’être omniprésentes, les séries sont parées de nombreuses vertus. Au sein de notre société spectaculaire, le spectacle met lui-même en scène sa propre critique et la désamorce, et les séries sont généralement encensées pour dénoncer les travers de la société. Vide à la demande démontre qu’elles sont l’un des signes de notre aliénation, et nous invite à couper nos écrans et investir collectivement la vie réelle (...).

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Bertrand Cochard