« Celui-ci appartenait aux écrivains du peuple »
Recension d'Une Rage de lire de Thierry Maricourt par Dominique Sureau dans Alternative Libertaire.
Les éditions de l’Échappée initient une nouvelle collection consacrée à l’histoire de l’édition :« Le peuple du livre », dédiée à toutes et tous ces ignoré·es qui bien souvent demeurent dans l’ombre.
Les éditions de l’Échappée initient une nouvelle collection consacrée à l’histoire de l’édition : « Le peuple du livre », dédiée à toutes et tous ces ignoré·es qui bien souvent demeurent dans l’ombre.
pas le type même de l’écrivain méconnu. La Mémoire des vaincus ou Les Mouchoirs rouges de Cholet le situent parmi les auteurs reconnus. Sa place dans cette collection tient moins à sa renommée qu’à sa vie. Comme autodidacte, rien ne le destinait à la littérature.
Nombreux furent les obstacles à franchir et en cela, il constitue une référence de parcours singulier. Né en 1924, il passa toute son enfance en Vendée dans une famille paysanne misérable. Orphelin de père à 8 ans, à 14 ans il se rendit à Nantes où il exerça plusieurs métiers sans le moindre rapport avec le monde du livre. Pourtant, « le milieu intellectuel n’est pas forcément antagoniste avec le milieu prolétarien. Le monde des livres n’est pas nocif au monde du travail. »
Pour lui, lire c’est réfléchir, et réfléchir, c’est savoir. Il « n’avai[t] qu’un seul désir, pratiquement irréalisable, complètement déraisonnable, utopique : être écrivain. » Thierry Maricourt nous narre dans cette biographie, l’amitié qui le liait à l’écrivain. Leurs chemins se croisèrent de la Vendée à Paris et à Nantes. Son écrit évoque tour à tour, la jeunesse de Michel Ragon, les milieux artistiques, littéraires et anarchistes qu’il fréquenta. Celui-ci appartenait aux écrivains du peuple.
Du fait de ces rencontres libertaires avec Daniel Guérin, Gaston Leval, Georges Conchon ou encore Rirette Maitrejean et Brassens, il devint une référence dans la culture libertaire. S’il ne fut pas un théoricien de la pensée anarchiste, son approche fut faite sous le signe des amitiés et de la fidélité à ses convictions libertaires. Il fut aussi un historien de l’art et de l’architecture moderne.
Souhaitons bonne route à cette collection ! (...).
Pour lire la suite : www.unioncommunistelibertaire.org/?Lire-Thierry-Maricourt-Une-rage-de-lire-le-jeune-Michel-Ragon