« Brendan Behan se raconte dans les Confessions d’un rebelle irlandais »
Recension de Confessions d'un rebelle irlandais de Brendan Behan par Juliette Démas dans Ouest-France.
Célébrité de l’île d’Émeraude, mal connu en France, l’anticonformiste Brendan Behan se raconte dans ses Confessions d’un rebelle irlandais, livre réédité. Pêle-mêle, on y retrouve une libération, un retour au bercail, de nouveaux séjours en prison et des voyages, même en France.
Auteur populaire irlandais du siècle dernier, Brendan Behan, enfant de la classe ouvrière du nord de Dublin, en Irlande, était un homme immense, débonnaire, alcoolique, républicain acharné au cœur plus grand que nature, toujours prêt à pousser la chansonnette…
Né en 1923, au lendemain de la création de l’État libre d’Irlande, il est « communiste le jour, catholique dès la nuit tombée ». Il est surtout membre de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et part à 16 ans faire exploser les docks de Liverpool.
Attrapé en route, enfermé, il s’inspire de ses trois années en prison pour écrire son roman, Un peuple partisan. Plusieurs pièces de théâtre dont Le client du matin adapté par Boris Vian, des poèmes et romans, se succèdent au fil des aventures de l’énergumène qui se fera, selon les saisons, peintre en bâtiment ou chroniqueur pour la presse locale.
Écrivain voyageur
Le second volet de son autobiographie, les Confessions d’un rebelle irlandais, raconte pêle-mêle une libération, un retour au bercail, de nouveaux séjours en prison et des voyages, même en France. Là, il se serait lié d’amitié avec Albert Camus et Samuel Beckett.
Il y rencontre aussi James Baldwin et prétendra avoir été proxénète au profit de riches Américains en visite au Harry’s Bar… Behan retournera à Paris pour sa lune de miel, mais c’est à New York, sa « Lourdes personnelle », qu’il réservera ses derniers voyages.
Son refus de conformisme lui vaudra de voir son livre, jugé grossier, interdit pendant longtemps dans son pays natal. S’il est peu connu en France, ses livres s’arrachent toujours en Irlande où il reste une figure populaire. Dans la capitale, sa statue souriante veille depuis un banc, et une fresque le dépeint non loin de son lieu de naissance, machine à écrire sous le nez et pinte laiteuse à la main.
Enregistrées sur des bandes magnétiques à la fin de sa vie et retranscrites par son éditrice d’alors, Rae Jeffs, les confessions de Behan sont entrecoupées de mots d’irlandais et de chansons. Car l’homme était un répertoire vivant de chants traditionnels.
Buveur invétéré, il noie son talent dans l’alcool. Les critiques regrettent ce « gâchis incalculable », lorsqu’il s’éteint dans un bar, à 41 ans, miné par le diabète et une vie d’excès.
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