15/02/21

« Arthur Cravan, poète-boxeur au grand cœur ! »

Recension d'Arthur Cravan, la terreur des fauves par Jean-Claude Leroy sur le site de Mediapart.

Cravan fut une sorte de dadaïste avant l’heure. Neveu d’Oscar Wilde, Fabian Avenarius Lloyd choisit un pseudonyme à partir du prénom de Rimbaud et peut-être du nom d’un ascendant de son amie de l’époque. Né Britannique à Lausanne en 1887, il exerce divers métiers (chauffeur, barman, bûcheron, cheminot, charmeur de serpents, etc.) et découvre le monde (Angleterre, Allemagne, Italie, Australie, États-Unis). Il s’installe à Paris en 1909, est ami de Fénéon, Thaillade, Duchamp, Picabia. En 1910 il devient champion de France de boxe, catégorie mi-lourd. Il crée et rédige tout seul une revue, Maintenant, qu’il vend dans une voiture de quatre saisons. Il se fait volontiers et même compulsivement… extravagant. En 1914, aux Sociétés savantes, il donne une conférence qui fut qualifiée de mouvementée : « Qu’on le sache une fois pour toutes, je ne veux pas me civiliser. » Comme beaucoup d’artistes ou poètes, il pratique à l’occasion le commerce d’œuvres d’art. En 1915, pour un match de boxe organisé à Athènes, on le présente comme champion canadien. Mais il redevient Anglais quand il le faut – il est parfois question de son « passeport caméléon ». Vers 1916 il séjourne en Espagne, se fait professeur de boxe au Real Club Maritimo (Barcelone). En 1918, au Mexique, il est mis k.o. au second round par Jim Smith (Black Diamond). Il disparaît plus tard, on ne sait trop quand, on ne sait trop comment, sans doute en mer, au large du Mexique, peut-être à bord d’une trop frèle embarcation, avec pour compagnons un Suédois, un déserteur américain, et son manager. Nous sommes toujours en 1918, ou peut-être pas. [...]

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