« Approximative, essentialiste : des penseurs marxistes sud-américains dézinguent la pensée décoloniale »
Recension de Critique de la raison décoloniale par Kévin Boucaud-Victoire dans Marianne.
« Critique de la raison décoloniale » (L’échappée) réunit plusieurs textes d'auteurs marxistes originaires d'Amérique latine, qui s'en prennent à la pensée décoloniale, courant intellectuel qui influence de plus en plus la gauche radicale française et les milieux universitaires.
« Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s'appelle Mélenchon. Il a fait un choix, on revient de loin », se vante fin 2021, à quelques mois du premier tour de l’élection présidentielle, Houria Bouteldja. La fondatrice et ex-porte-parole du Parti des indigènes de la République (PIR) se félicite par ces mots de l’adoption par le leader insoumis de certaines thèses décoloniales. Née sur les campus états-uniens, sous la plume d’auteurs originaire d’Amérique latine, la pensée décoloniale était encore il y a peu largement ignoré en France.
Promu par le PIR et plus modestement par l’association Décoloniser les Arts (DLA), ce courant intellectuel a réussi à s’implanter solidement, dans l’Hexagone, en quelques années. Si bien que le néologisme « décolonial » semble aujourd’hui « devenu le dernier concept à la mode dans les milieux universitaires et militants proches de l’extrême gauche. On parle ainsi de "féminisme décolonial", d'"écologie décoloniale" ou encore de "communisme décolonial" ». C’est ce que souligne Mikaël Faujour, par ailleurs collaborateur de Marianne, dans la préface de Critique de la raison décoloniale (L’échappée), ouvrage qui réunit plusieurs textes consacrés à ce courant de pensée, traduits de l’espagnol et rédigés par des universitaires marxistes et originaires d’Amérique latine (...).
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